Page:Aristote - Politique, Thurot, 1824.djvu/13

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LIMINAIRE. xj

Suivant Anacharsis, la cité la plus heureuse est celle où, l’égalité étant établie dans tout le reste, il n’y a de privilège ou de distinction honorable qu’en faveur de la vertu, d’infériorité que celle que donne le vice.

Clébbule ne croyait le bonheur possible que pour des citoyens qui craindraient le blâme plus encore que les lois.

Pittacus, pour l’état dans lequel les hommes vertueux peuvent seuls parvenir aux magistratures, tandis que les scélérats en sont exclus.

Enfin, Chilon regardait comme parfaitement heureuse la république où l’on savait entendre le langage des lois, et fermer l’oreille aux séductions et à la flatterie des orateurs.

Ce qu’il y a de fort remarquable, ce me semble, dans ces solutions, en apparence assez diverses, et dans renonciation des conditions nécessaires, suivant chacun de ces sages, pour constituer le bonheur d’une société civile, c’est que l’accomplissement de l’une quelconque d’entre elles, comprend implicitement celui de presque toutes les antres ; et. que, dans toutes, nue certaine opinion ou disposition, une certaine manière d’être, de sentir ou de penser, est envisagée comme devant être celle de tous, ou au moins de la très grande majorité des citoyens. Certes, cet accord sur ce qu’il y a de véritablement essentiel dans un sujet, xij