Page:Aristote - Politique, Thurot, 1824.djvu/33

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ici la maxime de Solon étendue et développée dans tout ce qu’elle a d’important et d’essentiel ; et nous voyons que ce sage législateur regardait avec raison le principe qu’elle consacre comme l’un des plus sûrs garants de la prospérité et de la stabilité des états.

L’amour de la patrie, si fort recommandé par Platon, par tous les législateurs, et par tous les grands hommes de l’antiquité, poètes, orateurs, historiens, n’est, à quelques égards, que le principe énoncé par Solon, envisagé sous un point de vue un peu différent. Mais l’amour de la patrie n’est pas cet attachement, en quelque sorte, instinctif aux lieux qui nous ont vus naître, et aux habitudes de notre premier âge ; il ne consiste pas seulement ; dans ces émotions profondes que nous fait éprouver, sur une terre étrangère, le souvenir de nos parents, de nos amis, de toutes les impressions douces où agréables qui ont charmé le cours de notre vie. Ce n’est pas même le secret orgueil que nous ressentons quelquefois involontairement des avantages réels ou supposés que nous accordons au. pays de notre naissance sur les pays étrangers, quand nous avons occasion d’en faire la comparaison. En un mot, l’amour de la patrie, comme l’envisage Platon, consiste surtout dans la fidélité inviolable aux lois qui font sa prospérité et sa gloire, et par conséquent dans le désir constant et xxxij