Page:Aristote - Politique, Thurot, 1824.djvu/35

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gardé comme le plus cruel ennemi de la société ; qu’il soit jugé par les mêmes tribunaux que les sacrilèges, et soumis aux mêmes peines. Il place au second degré, parmi les criminels dignes de toute la sévérité des lois, les magistrats qui, sans prendre part à de pareils complots, manquent, par négligence ou par lâcheté, à en punir les auteurs. Enfin, il regarde comme indigne du nom de citoyen celui qui, ayant connaissance de semblables attentats, croit pouvoir se dispenser de les déférer aux magistrats.

Mais quel moyen de faire naître et de développer dans les âmes ces sentiments d’amour pour la patrie et de dévouement au bien public, seule garantie du bonheur des états, aussi-bien que de celui des particuliers ? Platon n’en connaît pas d’autre qu’un système général d’éducation, sagement combiné, et approprié à cette fin. Son plan de gouvernement n’est même que l’exposition de ce système d’éducation, ce qui a fait regarder, par quelques savants hommes, ses écrits sur cette matière, comme des traités de morale, plutôt que de politique proprement dite. Cette question, au reste, est peut-être assez peu importante à résoudre, puisqu’il est incontestable que Platon a traité les deux sujets comme entièrement dépendants l’un de l’autre, et qu’il les considère comme nécessairement liés entre eux ; mais de telle manière que les notions les plus