Page:Aristote - Politique, Thurot, 1824.djvu/63

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et la moins cultivée de la société, participe, au moins en quelque chose, au moins d’une manière indirecte, dans certains cas, à la conduite ou à l’administration dès affaires communes ou publiques, lesquelles ne sont ainsi appelées que parce qu’en effet elles intéressent le public ou la totalité des citoyens.

Voilà pourquoi encore ils apportent le plus grandi soin, l’attention la plus scrupuleuse à déterminer quelles sont les qualités morales, que, suivant eux, on doit exiger de ceux qui seront appelés à exercer des fonctions importantes et à disposer d’une grande autorité. Ainsi, il faudra que l’on reconnaisse en eux un amour sincère de la patrie et des institutions qu’elle a établies pour assurer sa liberté ; un dévouement sans bornes au bien public, ou aux intérêts généraux de la société, un respect inviolable pour les lois, et enfin les lumières et les talents qu’exigent les emplois qui leur sont confiés.

Par conséquent, ils devront y être appelés par le libre suffrage de leurs concitoyens, ou au moins de ceux d’entre eux qui, par les circonstances de leur éducation et leur situation, seront plus à même d’apprécier le genre de talents et l’espèce de vertu que l’on exige d’eux. Il faudra même qu’après avoir été désignés par un premier choix, ils ne puissent entrer en charge qu’autant qu’un examen lxij