Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/109

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Socrate, ayant écouté jusqu’à la fin, invite Zénon à vouloir bien relire la première proposition du premier livre. Zénon s’y prête avec complaisance. Il reprend le livre, et relit la phrase qui avait arrêté Socrate, et dont Socrate veut avoir les expressions bien présentes pour engager la discussion sur les Idées :


« Si les êtres sont multiples, disait Zénon, il faut qu’ils soient à la fois semblables et dissemblables entr’eux. Or cela est impossible ; car ce qui est dissemblable ne peut être semblable ; et ce qui est semblable ne peut davantage être dissemblable.  »


La controverse commence alors ; et Socrate, répétant la phrase de Zénon, lui demande si c’est bien ce qu’il a voulu dire ; Zénon affirme que c’est bien là le but de son livre. Socrate se tournant alors vers Parménide :


« Je vois clairement, lui dit-il, que Zénon s’attache à toi non seulement par les liens ordinaires de l’amitié, mais encore par ses écrits. Au fond, vous dites tous deux la même chose quoiqu’en termes différents, l’un soutenant que tout est un, et l’autre soutenant qu’il n’y a pas de pluralité.  »


Zénon avoue que Socrate a raison, et qu’il n’a écrit son livre que pour venir à l’appui du système de Parménide contre ceux qui voudraient le tourner en ridicule ; que son ouvrage répond aux partisans de la pluralité, et qu’il a pour objet de leur démontrer que leur système mène à