Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/125

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pas deux coudées. La racine, qui est oblique, est grosse comme le bras à peu près ; la tige est triangulaire, et elle s’élève rarement à plus de dix coudées, diminuant de bas en haut. Avec la racine, on fait du feu, et même on confectionne quelques ustensiles de ménage. La tige ligneuse sert à faire des barques ; avec l’écorce, on tisse des voiles[1], des nattes, des vêtements, des couvertures et des cordages. C’est précisément ce que nous avons lu tout à l’heure dans Théophraste, que Pline copie sans doute. Le Papyrus de l’Égypte est pour tous ces usages le meilleur qu’on connaisse ; celui qui croit en Syrie, ou sur les bords de l’Euphrate près de Babylone, est loin de le valoir, surtout pour le papier.

Pour préparer le papier, on divise le Papyrus en bandes très minces, mais aussi larges que possible. La bande la meilleure est celle du centre de la plante, et ainsi de suite dans l’ordre de la division. C’était avec ces couches intérieures, exclusivement, qu’on faisait, jadis, les livres sacrés ; et de là, le nom de Hiératique, appliqué à ce papier. Plus tard, on a donné au papier de première qualité, épuré par le lavage, le nom d’Auguste ; de même qu’on a appelé

  1. C’est ce qu’avait vu Hérodote quand il voyageait en Égypte, livre II, ch. 96. Nous avons aussi au Musée du Louvre des sandales en papyrus.