de celles qu’on avait depuis deux ou trois siècles à Alexandrie et dans toutes les villes de la Grèce[1]. Chacun, à Rome, a des collections de livres, qu’on choisit personnellement, ou qu’on prie quelqu’ami de choisir à votre place, s’il est mieux placé pour le faire, ou si on lui reconnaît plus de goût qu’on n’en a soi-même. Cicéron charge Atticus, qui est à Athènes, de lui envoyer des statues et des ornements divers pour sa bibliothèque, qu’il appelle son Académie. Comme Atticus veut se défaire de quelques livres, qu’il a fait copier et qu’il vend, Cicéron le supplie de ne pas traiter avec un autre que lui ; la bibliothèque d’Atticus, composée avec un soin tout particulier, lui plaît infiniment ; les copies qu’il demande seront le fond de la sienne, et il n’aura plus qu’à les compléter, selon ses besoins, ses études et ses plaisirs. On est en 686 ; Cicéron n’a pas plus de 40 ans, et il pense déjà à se retirer des affaires dans quelque beau et calme séjour, où il vivra avec ses livres, ces vieux amis qu’il aime tant à pratiquer, comme il le dit à Varron, passionné plus encore que lui pour la
- ↑ César, au rapport de Suétone, avait chargé Varron d’organiser des bibliothèques publiques, composées de livres grecs et latins. Varron avait composé un ouvrage spécial sur les bibliothèques, malheureusement perdu ; voir le Varron de M. Gaston Boissler, pages 22 et 47.