Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/142

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zends de Zoroastre, livres sacrés de l’Inde, religion des Brahmanes et des Bouddhistes, tout cela nous est ouvert ; et nous pouvons voir, bien mieux que jamais les Grecs ne l’ont pu, ce que c’était que la prétendue sagesse de l’Orient. En face des monuments interprétés, si ce n’est complètement, du moins en partie, avec une exactitude suffisante, nous savons ce qu’ils valent et ce qu’ils peuvent donner. On y cherche vainement la philosophie ; elle est absente. Comment les Grecs, même en se faisant initier aux plus secrets mystères, l’y eussent-ils trouvée, puisqu’elle n’y était pas ?

J’écarte d’abord la Phénicie et la Judée tout entières ; la Bible est un monument d’un prix incomparable, à la fois par ce qu’elle renferme et par ce qui en est sorti. Mais je ne vois pas que la Grèce en ait emprunté quoi que ce soit. Pourquoi, si les livres saints des Juifs lui eussent été communiqués, d’une manière ou d’une autre, s’en serait-elle cachée ? Elle a proclamé bien haut, et même beaucoup trop haut, la sagesse de l’Égypte et celle des Mages ? Quelle difficulté aurait-elle éprouvée à exalter la sagesse hébraïque, si elle l’eût connue ? On peut déplorer qu’elle l’ait ignorée ; et je crois aussi que la Grèce, déjà si capable de progrès par elle seule, eût été puissamment secondée par l’étude des livres de Moïse ; mais enfin elle n’en a rien su. Soutenir