Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/220

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nous disons de quelqu’un qui apprend, qu’il devient savant, mais nous ne disons pas pour cela qu’il devient et se produit absolument. En se rappelant ce que nous avons dit bien souvent, à savoir que tels noms expriment une substance réelle et que tels autres ne l’expriment pas, on peut voir d’où vient la question ici posée ; car il importe beaucoup de déterminer ce en quoi se change l’objet qui change. Par exemple, la transition d’un objet qui devient du feu peut être une production absolue ; mais c’est aussi la destruction de quelque chose, par exemple, de la terre. De même, la production de la terre est bien sans doute aussi une production ; mais ce n’est pas une production absolue, bien que ce soit une destruction absolue, et par exemple, la destruction du feu.

§ 11.[1] C’est en ce sens que Parménide ne reconnaît que deux choses au monde : l’être et le non-être, qui sont pour lui le feu et la terre. Peu importe, du reste, de faire l’hypothèse de ces éléments, ou d’autres éléments pareils ; car

    tant que blanche, sans être réellement détruite. — De quelqu’un qui apprend, et qui par conséquent n’est pas encore savant ; il devient donc savant. Mais on ne peut pas dire d’une manière absolue qu’il devient, comme s’il naissait par exemple. — Qu’il devient et se produit, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Nous avons dit bien souvent, on peut voir les Catégories, ch. 4, § 1. — Tels noms, l’expression du texte est indéterminée. — Une substance réelle, le texte dit précisément : « telle chose. » — La destruction de quelque chose, par exemple, de la terre, c’est-à-dire que la terre doit être détruite pour devenir du feu, en admettant que cette transformation soit possible, comme le suppose Parménide. — La destruction du feu, même remarque.

  1. § 11. L’être et le non-être, dans la Physique, livre I, ch. 6, § 4, c’est le froid et le chaud, et non l’être et le non-être qui sont indiqués comme les deux éléments primitifs de Parménide. D’ailleurs, le froid et le chaud y sont identifiés aussi avec la terre et le feu. — Peu importe du reste, Aristote sent ici que la