Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/228

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CHAPITRE IV

Différences de la production et de l’altération ; distinction du sujet et de l’attribut du sujet ; définition de l’altération, exemples divers ; définition de la production absolue, et, exemples divers. Fin de la comparaison entre la production et l’altération.


§ 1.[1] Il faut maintenant expliquer en quoi diffèrent la production et l’altération ; car nous pensons que ces changements des choses sont tout à fait distincts l’un de l’autre, attendu que le sujet qui est un être réel, et la modification, qui, naturellement, est attribuée au sujet, sont quelque chose de tout différent, et qu’il peut y avoir changement de l’un et de l’autre.

§ 2.[2] Il y a altération quand le sujet demeurant le même et étant toujours sensible, il subit un changement dans ses propriétés spéciales, qui peuvent être d’ailleurs ou contraires ou intermédiaires. Ainsi par exemple, le corps est bien portant ; et ensuite il est malade, tout en restant le même. C’est

  1. Ch. I V, § 1. La production et l’altération, la production ou génération est le mouvement dans la substance, c’est-à-dire, le mouvement qui va de ce qui n’est pas à ce qui est, du non-être à l’être ; l’altération est le mouvement qui, dans le sujet, fait varier les qualités et succéder les contraires ; voir la Physique, l. III, ch. 3, § 8, et l. VII, ch. 4, § 3 de ma traduction, et passim. — Changement de l’un et de l’autre, le terme de changement est pris ici dans le sens de mouvement.
  2. § 2. Il y a altération, cette définition de l’altération ne s’éloigne en rien de celle qui a été donnée dans la Physique. — Et étant toujours sensible, en d’autres termes ; une réalité distincte et individuelle, que nos sens peuvent percevoir. — Ou contraires ou intermédiaires, par exemple, le corps passant du noir au blanc, ou par toutes les nuances qui peuvent être entre les deux. — Tout en restant le même, sous le rapport