Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/276

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et, loin de là, ces éléments sont en nombre infini, et sont seulement invisibles à cause de la ténuité extrême de leur volume. Leucippe ajoute que ces particules se meuvent dans le vide, car il admet le vide, et qu’en se réunissant, elles causent la production des choses, et qu’en se dissolvant, elles en causent la destruction ; que les choses agissent ou souffrent, selon qu’elles se touchent mutuellement, et qu’ainsi, elles ne sont pas une seule et même chose ; et que, se combinant et s’entrelaçant les unes aux autres, elles produisent tout l’univers. Leucippe en conclut que jamais la pluralité ne saurait sortir de la véritable unité, pas plus que l’unité ne peut venir davantage de la vraie pluralité, et que tout cela est absolument impossible, de part et d’autre. Enfin, de même qu’Empédocle et quelques autres philosophes, qui prétendent que dans les choses l’action qu’elles souffrent et subissent s’exerce par le moyen des pores, Leucippe croit de même que toute altération et toute souffrance des choses ont lieu de cette même manière, la dissolution et la destruction se produisant par le moyen du vide, et l’accroissement se faisant, également, par le moyen

    manuscrits portent : « excessivement plein, tout à fait plein. » Il n’y a que le changement d’une seule lettre. — Ces éléments, j’ai dû préciser ici l’expression plus que ne le fait le texte, qui a un pluriel neutre tout à fait indéterminé. — La ténuité extrême de leur volume, ce sont les atomes, admis aussi par Démocrite, maître de Leucippe. — Leucippe ajoute, le texte n’est pas aussi précis ; mais le sens que je donne résulte de la tournure même de la phrase grecque. — Une seule et même chose, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Tout l’univers, j’ai ajouté ces mots, afin de ne pas répéter ce qui est déjà dit un peu plus haut. — Leucippe en conclut, le texte n’est pas aussi formel. — Qu’elles souffrent et subissent, il n’y a qu’un mot dans le texte. - Par le moyen des pores, voir plus haut, § 1. — Par le moyen du vide, répétition de ce qui a été