Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/282

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§ 14.[1] On pourrait faire les mêmes remarques pour toutes les autres affections ; car soit qu’on admette des solides indivisibles, soit qu’on admette des surfaces indivisibles, les conséquences sont les mêmes, puisqu’il n’est pas possible que les indivisibles soient, tantôt plus rares, et tantôt plus denses, s’il n’y a pas de vide dans les indivisibles.

§ 15.[2] Il est tout aussi absurde de supposer que de petits corps sont indivisibles, et que de grands corps ne le sont pas. Dans l’état présent des choses, la raison comprend, en effet, que les corps plus grands peuvent se broyer bien plus aisément que les petits, attendu qu’ils se dissolvent sans peine, précisément parce qu’ils sont grands, et qu’ils touchent et se heurtent à beaucoup de points. Mais pourquoi les indivisibles se trouveraient-ils absolument dans les petits corps plutôt que dans les grands ?

§ 16.[3] De plus, tous ces solides ont-ils une seule et

    quelconque, ici encore ma traduction est plus précise que l’original.

  1. § 14. Des solides indivisibles, c’est le système de Leucippe et de Démocrite. — Des surfaces indivisibles, c’est le système de Platon ; voir, plus haut § 9. — Que les indivisibles, l’expression du texte est tout à fait indéterminée. — Dans les indivisibles, c’est la tournure même du texte.
  2. § 15. De petits corps, les atomes sont supposés d’une ténuité extrême, qui les soustrait à nos observations ; et l’on en conclut qu’ils sont indivisibles, parce qu’ils sont trop petits pour être divisés. — Dans l’état présent des choses, le texte dit : « maintenant ». — Se dissolvent, ce serait plutôt : « Se partagent. » - Et qu’ils touchent et se heurtent à beaucoup de points, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Absolument, il n’y a que ce seul mot dans le grec ; l’expression est trop concise, et il fallait la développer davantage pour qu’elle fût claire. Si les atomes sont indivisibles par leur nature, leur petitesse et leur grandeur n’y font rien. Soit grands, soit petits, ils restent indivisibles et tels que la nature les a faits.
  3. § 16. De plus, autre objection, après toutes les précédentes. — Tous les solides, réputés des atomes ou corpuscules indivisibles. — Les