Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/293

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diffère de leur production et de leur destruction, et aussi en quoi la chose mélangée diffère de la chose produite, et de la chose détruite ; car, évidemment, le mélange doit différer en supposant qu’il soit réel. Une fois ces questions éclaircies, celles que nous nous étions posées se trouveront résolues.

§ 4.[1] C’est là ce qui fait aussi qu’on ne peut pas dire que la matière s’est mêlée au feu qui l’a consumée, ni même qu’elle s’y mêle pendant qu’elle brûle, de même qu’on ne pourrait pas dire qu’elle se mêle à elle-même, dans les parties du feu, pas plus qu’au feu lui-même ; mais on dit simplement que le feu s’est produit, et que la matière combustible s’est détruite. De même encore, on ne peut pas dire davantage, ou de la nourriture, que c’est en se mêlant au corps, ou de la forme du cachet, que c’est en se mêlant à la cire, qu’elles donnent une certaine figure à la masse entière. On doit reconnaître aussi que, ni le corps

    § 3. De leur production et de leur destruction, voir plus haut, chapitre i et suivants. — Ces questions éclaircies, ce sont les arguments des philosophes qui nient le mélange. — Celles que nous nous étions posées, au début même de ce chapitre.

  1. § 4. C’est là ce qui fait aussi, différence du mélange, et de la production ou de la destruction. — La matière, j’ai conservé le mot même du texte ; mais ici la matière signifie le combustible, le bois ou telle autre matière qui alimente le feu. — Qu’elle se mêle à elle-même, c’est-à-dire que le bois se mêle au bois. — Dans les parties du feu, j’ai ajouté les deux derniers mots. — Pas plus qu’au feu lui-même, j’ai évité autant que je l’ai pu la répétition qui se trouve dans le texte ; et j’ai suivi pour éclaircir tout ce passage l’explication de Philopon. — S’est produit,… s’est détruite, il y a eu production de l’un et destruction de l’autre ; mais il n’y a pas eu de mélange. — De même encore on ne peut pas dire, différence du mélange et de l’augmentation. — La forme du cachet, j’ai ajouté les deux derniers mots, que semble indiquer la suite du contexte. Les deux exemples d’ailleurs ne sont peut-être pas très bien choisis, parce que la nourriture peut être considérée comme se mêlant au corps qu’elle accroit, tandis qu’évidemment