Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/297

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mélange, il faut que la chose mélangée soit composée de parties homogènes ; et, de même qu’une partie d’eau est de l’eau, de même aussi doit être une partie quelconque du mélange. Mais si le mélange n’est qu’une juxtaposition faite de particules à particules, aucun des faits que nous venons d’analyser n’aura lieu ; et ce sera seulement pour les yeux que les deux choses paraîtront mélangées. Aussi la même chose paraîtra mélangée à tel observateur qui n’aura pas la vue bien perçante, tandis que Lyncée trouvera qu’il n’y a pas de mélange.

§ 8.[1] La division n’explique pas le mélange, non plus que ne l’explique la réunion d’une partie quelconque à une autre partie, puisque la division ne saurait avoir lieu de cette manière. Donc, ou il n’y a pas de mélange possible, ou il faut se mettre à un autre point de vue pour exposer comment ce phénomène peut avoir lieu. Rappelons d’abord que, parmi les choses, ainsi que nous l’avons dit, les unes sont actives, les autres sont passives sous l’action de celles-là. Les unes ont une influence réciproque ; ce sont celles dont la matière est la même, pouvant agir les unes sur les

    du texte sont étymologiquement plus séparés que les deux mots dont j’ai dû me servir. — Un vrai mélange, j’ai ajouté le mot Vrai pour préciser davantage la pensée. — La chose mélangée, c’est-à-dire, le résultat produit par le mélange. — De particules à particules, le texte n’est pas aussi formel. — Aucun des faits que nous venons d’analyser, même remarque. — Pour les yeux, et non en réalité.

  1. § 8. La division n’explique pas le mélange, le texte est tout à fait indéterminé. J’ai adopté le sens qu’indique Philopon. — Non plus que ne l’explique, même remarque. — Puisque la division ne saurait avoir lieu, c’est-à-dire, s’arrêter à des atomes ou indivisibles, qu’Aristote n’a jamais admis. — Se mettre à un autre point de vue, le texte n’a qu’un seul mot assez vague, et j’ai cru devoir préciser le sens davantage. — Rappelons d’abord, j’ai ajouté ces mots, qui ressortent du contexte. —