Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/303

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elles ont lieu. On a également étudié l’altération, et l’état de l’être altéré. Enfin, on a fait voir les différences de chacun de ces phénomènes. Maintenant, il nous reste à étudier ce qu’on appelle les éléments des corps ; car la production et la destruction, dans toutes les substances que compose la nature, ne peuvent se manifester sans les corps que perçoivent nos sens.

§ 2.[1] Parmi les philosophes, les uns prétendent que tous les éléments sont formés d’une seule et unique matière, et ils supposent que c’est l’air, ou le feu, ou quelque corps intermédiaire, faisant, de cette matière, un corps substantiel et tout à fait distinct et séparé. [329b] D’autres croient qu’il y a plus d’un seul élément, et ils admettent alors simultanément, ceux- ci le feu et la terre, et ceux-là, l’air en troisième lieu, avec ces deux premiers éléments. D’autres enfin, comme Empédocle, ajoutent l’eau pour quatrième élément. Dans ces divers systèmes, c’est par la réunion, la séparation, ou l’altération de ces éléments, que sont causées la production et la destruction des choses.

    — L’altération et l’état de l’être altéré, voir plus haut, livre I, ch. 4. — Les différences de chacun de ces phénomènes, dans le cours de chacune de ces théories spéciales, on a montré les différences qui séparent chacun des phénomènes successivement étudiés.

  1. § 2. Que c’est l’air, comme le croyaient Diogène d’Apollonie et Anaximène. — Ou le feu, comme le croyaient Héraclite d’Éphèse et Hippase, d’après Philopon. — Quelque corps intermédiaire, c’était le système d’Anaximandre, qui supposait un cinquième élément, tenant de la nature des quatre autres, et toutefois s’en distinguant. — Faisant de cette matière, le texte n’est pas tout à fait aussi formel. — Ceux-ci le feu et la terre, comme le faisait Parménide. — Ceux-là l’air en troisième lieu, c’était Ion de Chios, si l’on en croit le commentaire de Philopon. — Comme Empédocle, c’est toujours à Empédocle qu’Aristote