Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/315

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fait Platon, dans ses divisions ; car, pour lui, l’élément moyen n’est qu’un mélange. Ainsi ceux qui admettent deux éléments et ceux qui en admettent trois sont presque complètement d’accord, si ce n’est que les uns divisent l’élément moyen en deux, et que les autres lui laissent son unité.

§ 6.[1] Quelques-uns, comme Empédocle, en reconnaissent nettement quatre ; mais, lui aussi, les réduit à deux ; car il oppose au feu tous les autres éléments réunis. D’après Empédocle, le feu, non plus que l’air, ni aucun des autres éléments, n’est simple, mais mélangé. Les corps simples sont tous simples sans doute ; mais ils ne sont pas cependant identiques. Par exemple, le corps qui est

    et le froid ; ce ne sont pas le feu et la terre précisément, bien que le feu puisse être identifié avec le chaud, et la terre avec le froid. — Dans ses divisions, ceci semblerait indiquer le titre spécial d’un ouvrage de Platon ; mais Philopon, d’après des commentateurs antérieurs, affirme que l’ouvrage attribué à Platon, sous ce nom, était apocryphe. Alexandre d’Aphrodisée, pense qu’il s’agit ici de ces Opinions non-écrites, de Platon, qu’Aristote cite expressément dans la Physique, livre IV, ch. 4, § 4, page 150 de ma traduction. D’autres commentateurs ont cru qu’il s’agissait des Divisions indiquées dans le dialogue de Platon, intitulé le Sophiste. C’est encore la conjecture d’Alexandre qui parait la plus probable. — N’est qu’un mélange, comme pour Parménide. — Sont presque complètement d’accord, puisque de part et d’autre on reconnaît un mélange. — L’élément moyen en deux, ou peut trouver que ceci n’est pas tout à fait conforme à ce qui vient d’être dit un peu plus haut. Parménide semble reconnaître deux éléments moyens, et non un seul ; il ne peut pas confondre l’air et l’eau.

  1. § 6. Comme Empédocle, voir plus haut, ch. 1, § 2. — Tous les autres éléments réunis, le texte n’est pas aussi précis. — D’après Empédocle, j’ai ajouté ces mots, parce qu’il me semble que tout ce qui suit ne peut qu’être attribué à Empédocle. C’est aussi l’interprétation de saint Thomas et des Coïmbrois. Philopon semble croire que c’est la pensée propre d’Aristote. — Mais mélangé, de forme et de matière, dit Philopon. — Les corps simples, le texte dit d’une manière indéterminée : « les simples. » Il est possible qu’il s’agisse ici des quatre éléments spéciaux, le chaud et le froid, le sec et l’humide. Malgré mes efforts, ce passage reste embarrassé et obscur.