Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/325

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faut qu’ils soient un, deux, ou plusieurs de ces éléments. Certes, il ne se peut pas que toutes les choses ne soient qu’un seul et unique élément : par exemple, que tout ne soit que de l’air, de l’eau, du feu ou de la terre, puisque le changement se fait dans les contraires. En effet, supposons que tout est de l’air et que l’air subsiste dans tous les changements, il y aura dès lors simple altération ; il n’y aura plus de production.

§ 2.[1] Mais, dans cette hypothèse même, il ne semble pas possible que l’eau soit en même temps de l’air ou tel autre élément analogue. Il y aura toujours, entre les qualités, une opposition et une différence, où le feu n’aura qu’une des deux parties, par exemple, la chaleur. Mais le feu ne pourra jamais être simplement de l’air chaud ; car c’est là une altération, et il ne paraît pas que les choses se passent ainsi. D’autre part, si, à l’inverse, on suppose que l’air vient du feu, ce changement ne pourra avoir lieu que par le changement de la chaleur en son contraire. Cette

    quelques philosophes, et spécialement ceux de l’École d’Ionie. — Un seul et unique élément, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Puisque le changement se fait dans les contraires, et que l’on admet la réalité du changement attesté par nos sens. — Dans tous les changements, j’ai ajouté ces mots pour éclaircir la pensée.

  1. § 2. Que l’eau, il y a des éditeurs qui donnent le Feu, au lieu de l’eau ; et je crois que c’est la véritable leçon, attendu qu’elle s’accorde exclusivement avec tout ce qui suit. Philopon aussi semble l’avoir eue. Je n’ai pu cependant osé changer le texte reçu, parce que ce changement ne s’appuirait sur aucun manuscrit. — Entre les qualités, j’ai ajouté ces mots qui complètent le sens. — Une des deux parties, c’est le mot mime du texte que j’ai cru devoir conserver, bien qu’il ne soit peut-être pas très bien choisi. — La chaleur, en supposant comme plus haut, § 3 et 2, que l’air est chaud et liquide. — Que les choses se passent ainsi, le texte n’est pas aussi formel. — Que l’air vient du feu, comme on a supposé tout à l’heure que c’était le feu qui venait de l’air, il faut que l’air puisse venir du feu aussi, attendu qu’on ne suppose qu’un seul et unique élément. — De la chaleur,