Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/332

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§9.[1] Enfin aussi, tous les éléments se réduisent à un seul ; car il faut que toutes ces oppositions appartiennent, soit celles d’en haut aux éléments qui sont au-dessous de F, soit celles d’en bas, à ces mêmes éléments, de telle sorte que tous se réduiront à un seul.

    éloignés, comme le feu et la terre.

  1. § 9. Enfin, j’ai ajouté ce mot pour montrer que c’est ici le complément de tout ce qui précède. On ne voit pas bien d’ailleurs la force de cet argument, fondé sur l’hypothèse d’un cinquième élément et d’une série définie d’éléments. En supposant même qu’il n’y ait que quatre éléments, du moment qu’ils peuvent se changer les uns dans les autres, comme Aristote le soutient, il semble aussi qu’ils peuvent aussi se réduire tous à un seul. Je ne suis pas sûr d’ailleurs qu’il s’agisse ici des éléments, puisque l’expression du texte est indéterminée comme dans d’autres passages, et il est possible que ce soient tous les intermédiaires qui se réduisent à un seul. — Que tous se réduisent à un seul, j’ai conservé l’indétermination de l’original. Tout ce passage reste obscur malgré les longues explications de Philopon, qui s’appuie cependant sur Alexandre d’Aphrodisée. Ce dernier semble avoir déjà eu le texte d’Aristote, tel qu’il nous est parvenu, et il n’y a pas lieu probablement à supposer ici aucune interpolation. La pensée générale de cette argumentation est d’ailleurs assez claire, bien que les détails ne le soient pas toujours. Selon Aristote, les quatre éléments peuvent se changer les uns dans les autres ; mais ce changement ne saurait être infini ; et il faut s’en tenir aux quatre éléments que nos sens nous attestent, et aux quatre qualités qui les caractérisent et les distinguent. Saint-Thomas a commenté ce passage avec une brièveté qui ne lui est pas ordinaire, et cette concision ne contribue pas à la clarté.