Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/339

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mouvement contraire à la Concorde, et qui ressemble à une séparation. Ce serait alors la Discorde plutôt que l’Amour, qui serait cause du mouvement naturel ; et par conséquent, l’Amour serait bien plutôt que la Discorde tout à fait contre nature. Or, si ce ne sont pas du tout ni la Discorde ni l’Amour qui produisent le mouvement, les corps eux-mêmes n’ont plus ni de mouvement ni de repos. Mais c’est là une conséquence qui est absurde.

§ 10.[1] Empédocle reconnaît bien que les corps sont de toute évidence en mouvement ; car c’est la Discorde qui les a séparés. L’Éther a été porté dans les hautes régions, non point par la Discorde, mais, comme le dit quelquefois Empédocle, par une sorte de hasard.

« L’air alors vole ainsi, mais souvent autrement. »

Quelquefois encore Empédocle dit que le feu dut naturellement se porter en haut, et que l’éther vint

« S’appuyer fortement aux bases de la terre. »

    contraire, le texte n’est pas aussi précis que l’est ma traduction, et tout ce passage présente quelque obscurité. — A la Concorde, j’ai ajouté ces mots. — Du mouvement naturel, qui sépare les choses au lieu de les réunir, et qui dirige le feu en haut, tandis qu’il dirige la terre en bas. — Ni la Discorde, ni l’Amour, dans le système d’Empédocle. — Une conséquence qui est absurde, Aristote admet comme un axiome indiscutable que le mouvement existe ; voir la Physique, liv. I, ch. 2, § 6, p. 436 de ma traduction.

  1. § 10. Empédocle reconnaît bien, le texte ne nomme pas ici Empédocle, et dit simplement : « Les corps paraissent en mouvement ; » mais évidemment, ceci se rapporte à Empédocle, comme le prouve tout le contexte. — L’air alors vole ainsi, le même vers est cité dans la Physique, livre II, ch. 4, § 6, p. 32 de