Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/34

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contre les Cimmériens, qui avaient envahi ces riches et paisibles contrées, sous le règne d’Ardys, son grand-père. Chassés de leurs demeures par les Scythes nomades, ils avaient dû émigrer vers le midi. Débouchant sans doute par le Caucase, qu’ils avaient franchi, ils avaient tourné à l’ouest, et passant l’Halys, ils s’étaient avancés jusqu’au cœur de l’Asie mineure. Ils avaient surpris et brûlé Sardes, la capitale de la Lydie ; la forteresse seule placée sur un rocher très élevé, au pied duquel coulait le Pactole, avait pu leur résister. Ils avaient ensuite été repoussés ; mais ils restaient toujours menaçants et toujours avides dans les régions environnantes. Alyatte les chassa de l’Asie et les rejeta à l’est, parmi les races sémitiques, dont l’Halys était la limite. Il paraît même qu’il put dès lors entretenir avec eux des relations assez faciles et assez bienveillantes.

Mais ce furent ces rapports de la Lydie avec les Scythes nomades qui attirèrent sur l’Asie mineure, d’abord les armes des Mèdes, et ensuite celles des Perses, bien autrement redoutables. Une troupe de Scythes, chassée de ses rudes climats, était descendue sur le territoire de la Médie, au nord-ouest de l’Euphrate. Cyaxare, qui régnait alors sur les Mèdes, avait reçu les fugitifs avec bonté. Non seulement il leur avait permis de s’établir sur ses terres ; mais de plus il leur avait confié des enfants Mèdes, qui devaient