Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/372

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faut qu’il y ait un nuage, comment se fait-il que les hommes et les animaux ne reviennent pas également sur eux-mêmes, de façon à ce que le même individu reparaisse ? Car, de ce que votre père a été, il ne s’ensuit pas nécessairement que vous deviez être ; ce qui est seulement nécessaire, c’est que si vous êtes, il faut que votre père ait été. La cause en est que c’est là une génération qui se fait en ligne directe.

§ 10.[1] Mais le principe de la recherche que nous nous proposons ici, ce serait encore de nous demander si toutes choses reviennent également ou ne reviennent pas sur elles-mêmes, et s’il n’est pas vrai que les unes reviennent numériquement et individuellement, tandis que les autres ne reviennent qu’en espèce. Pour toutes les choses dont la substance demeure incorruptible dans le mouvement qu’elle reçoit, il est évident qu’elles restent toujours numériquement identiques, puisque le mouvement se conforme alors au mobile. Mais toutes celles, au contraire, dont la substance est corruptible, doivent nécessairement

    Météorologie, livre I, ch. 9, pages 54 et suiv. de ma traduction. — La cause en est, le texte n’est pas aussi précis. — Une génération, ou production.

  1. § 10. Le principe, il semble que ce serait plutôt le résumé et le complément, puisque cette discussion est la fin de ce traité. — Numériquement et individuellement, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Ne reviennent qu’en espèce, c’est-à-dire que l’individu change comme du père au fils, et que l’espèce subsiste identique dans les deux êtres, dont l’un succède à l’autre. — Pour toutes les choses, réponse à la question qui vient d’être posée. — Numériquement identiques, c’est ainsi que le soleil est toujours le même, comme le remarque Philopon ; sa substance est incorruptible, et il ne change pas dans les mouvements dont il semble animé. — Le mouvement se conforme, le texte dit précisément : « Le mouvement suit le mobile. » Cette expression n’est pas très claire, et Philopon ne l’explique pas. Je crois qu’elle veut dire que le mouvement est éternel et incorruptible,