Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/395

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

amiral, un homme de guerre. C’est assez rare dans l’histoire de la philosophie pour que nous devions le remarquer avec Plutarque (Adversus Coloten, ch.. 32, page 1377, édit. Firmin Didot). Samos étant traitée si sévèrement par Périclès, il est à croire que Mélissus, patriote énergique comme il l’était, et ayant pris une si grande part à la résistance, ne voulut pas rester sous la domination Athénienne, et qu’il émigra dans cette circonstance fatale. On était alors à la 84e Olympiade, l’an 441 avant J.-C. Ceci nous donne une date exacte ; elle s’accorde parfaitement avec le témoignage d’Apollodore, que nous a transmis Diogène de Laërte ( liv. IX, ch. 4, page 233, édit. Firmin Didot).

On ne voit point non plus pourquoi Mélissus n’aurait pas pu être disciple de Parménide, comme le dit aussi Diogène de Laërte. Les dates ne s’y opposent pas ; et comme Mélissus appartient à l’École d’Élée, il se peut bien qu’il ait reçu ses doctrines du successeur de Xénophane. Dans la Physique ( liv. I, ch. 2, § 1 et 5, pages 433 et 436 de ma traduction ), Aristote associe plusieurs fois Parménide et Mélissus, pour les réfuter en même temps sur l’unité et l’immobilité de l’être. Platon le fait également dans le Théétète (trad. de M. Cousin, page 144 ). Ceci ne suffit pas assurément pour prouver que les deux philosophes ont eu le rapport de maître à élève ; mais ces rapprochements n’infirment non plus en rien cette conjecture assez vraisemblable (Voir encore la Physique, liv. I, ch. 3, § 9, et ch. 4, § 1). Dans la Métaphysique, au passage cité un peu plus haut, Mélissus est de même réuni à Parménide, comme il le lui est aussi dans le Traité du Ciel (liv. III, ch. 1, § 2, page 223 de ma traduction ). J’en conclus que