Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/45

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Toutefois le désavantage fut évidemment du côté de Crésus ; son armée s’était très vaillamment conduite ; mais elle était de beaucoup la moins nombreuse. Voyant que le lendemain Cyrus, affaibli quoique supérieur en forces, ne songeait pas à l’attaquer, Crésus leva le camp et se retira assez précipitamment vers Sardes, décidé à la défendre jusqu’à l’extrémité.

En même temps, il fit appel à ses alliés, Amasis, roi d’Égypte, Labynétus, roi de Babylone, et à Lacédémone. Il comptait, en réunissant tous les contingents qu’on lui enverrait, reprendre l’offensive au printemps suivant. Il donnait sa capitale pour rendez-vous général dans cinq mois. Toutes ces mesures étaient sages ; mais il commit la lourde faute de laisser disperser l’armée qui venait de combattre, persuadé que Cyrus ne pourrait amener de si tôt devant Sardes, la sienne, qui avait aussi beaucoup souffert. Au contraire, Cyrus se garda bien de licencier ses troupes ; et après quelque repos, il marcha sur la Lydie, et arriva bientôt dans la vaste plaine où Sardes est bâtie.

Crésus, quoique surpris, ne perdit pas courage. Il se fiait à la valeur bien connue des Lydiens, et surtout à leur cavalerie, qui passait alors pour invincible, à la fois par son habileté à manier les chevaux et à se servir des longues lances qu’elle portait. De son côté, Cyrus compensa ce désavantage en mettant