Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/461

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antérieur du monde ne périt pas ; et l’ordre qui n’est pas encore ne se produit point. Mais puisque rien de nouveau ne naît, puisque rien ne périt, puisque rien ne change, comment un des êtres quelconques pourrait-il se transformer ? Il serait déjà transformé, s’il pouvait devenir autre qu’il n’est. »

XIII.

Simplicius, id., ibid.

« Il ne souffre pas ; car le tout ne peut pas souffrir, puisqu’il ne serait pas possible qu’une chose qui souffre fût éternelle ; elle n’aurait plus dès lors la force d’une chose qui serait en pleine sauté. Elle ne serait pas non plus semblable, si elle souffrait. Elle ne pourrait souffrir que si elle perd ou si elle acquiert quelque chose ; et, par cela seul, elle cesse d’être semblable. Il n’est pas non plus possible qu’une chose saine souffre en quoi que ce soit ; car alors l’être et ce sain périrait, et le non-être se produirait. Le même raisonnement, qui s’applique à la souffrance, s’appliquerait aussi à la détérioration quelconque de l’être.  »

XIV.

Simplicius, id. f° 9, 17 verso, et 24 :

« Il n’y a rien de vide ; car le vide n’est rien ; et n’étant rien, il ne peut pas être. L’être ne se meut pas ; car il n’y a pas de lieu où il puisse se retirer ; mais tout est plein. S’il y avait du vide, l’être se retirerait dans le vide ; mais comme il n’y a pas de vide, il n’y a pas de