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ANALYSE DE LA THÉORIE DE GORGIAS PAR SEXTUS EMPIRICUS

(Adversus Mathematicos-logicos, livre VII, page 285, édition da 1842).

Après avoir fait l’éloge de Protagoras, d’Euthydéme et de Dionysodore, qui n’ont reconnu l’être et la vérité que dans le relatif, Sextus poursuit :

« Gorgias, de Léontium, s’est placé aussi dans la phalange des philosophes qui ont nié la faculté de juger. Mais il ne procède pas à ses attaques de la même manière que Protagoras. Ainsi, dans son ouvrage intitulé : Du non-être ou de la Nature, il établit les trois points suivants : D’abord, qu’il n’existe rien ; en second lieu, que s’il existe quelque chose, ce quelque chose est inaccessible à l’homme ; enfin et en troisième lieu, que ce quelque chose nous fût-il accessible, on ne peut ni l’exprimer ni le faire comprendre à autrui.

Voici comment il prouve le premier point, à savoir qu’il n’existe rien. S’il existe quelque chose, c’est l’être ou le non-être, ou tout à la fois l’être et le non-être.