Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

recommandables, Lacrine, d’aller à Sardes enjoindre au vainqueur de ne faire de mal à aucune ville de la Grèce, sous menace de s’attirer le courroux de Lacédémone. Cyrus, qui ne savait pas même l’existence de Sparte, demanda ce que c’était ; et se raillant de ces peuples qu’il croyait efféminés, il leur annonça qu’ils auraient bientôt à s’occuper de leurs propres dangers sans se mêler de ceux qui menaçaient l’Ionie. Appelé d’ailleurs dans d’autres parties de l’Asie par les affaires de Babylone, de Bactriane, des Saces et même de l’Égypte, il partit précipitamment de Sardes pour Ecbatane, laissant la garde de la ville à un Perse nommé Tabalus, et chargeant un Lydien, du nom de Paetyas, du transport de tous les trésors que les rois y avaient amassés depuis plusieurs siècles.

Pendant qu’il allait faire le siège de Babylone, Pactyas, gardant pour lui les trésors qui lui étaient confiés, se retira vers la côte et appela les Lydiens à l’insurrection. Il se forma bientôt une armée grâce à ses largesses, et il vint mettre le siège devant Sardes, que Tabalus défendait. Mais cette révolte ne dura pas longtemps. Un des lieutenants de Cyrus, Mazarès, arrivant au secours de la place, Pactyas fut forcé de prendre la fuite et de se retirer à Cymé. Réclamé par Mazarès, les Cymiens allaient le livrer, d’après le conseil de l’oracle des Branchides, sur le