Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/54

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aux bornes de la terre, par delà les colonnes d’Hercule. Ils avaient même réformé les constructions navales ; et, laissant de côté les gros navires ronds, ils avaient employé les navires à cinquante rangs de rames, les Pentécontores. Dans le pays de Tartesse, ils avaient trouvé les relations les plus bienveillantes et les plus lucratives. Quand Phocée fut menacée, Arganthonius, monarque puissant de ces contrées, leur avait offert un asile dans son royaume, s’ils voulaient quitter l’Ionie ; et comme on ne s’était pas encore décidé à l’émigration, le roi, en excellent allié, avait donné aux Phocéens une somme d’argent considérable pour les aider à ceindre leur ville d’une forte muraille. En effet, cette muraille, qui avait une étendue énorme, avait été construite contre les assaillants, et elle était formée de grandes pierres parfaitement jointes.

La précaution était efficace, et Harpagus se trouvait arrêté devant ces fortifications, qu’il ne pouvait prendre. La ville était bloquée depuis assez longtemps et soufrait déjà beaucoup, quand il fit proposer un accommodement aux assiégés : ils détruiraient un seul des ouvrages avancés de la place ; et ils y recevraient une garnison Perse, en signe de soumission. Les Phocéens, très affligés de cette extrémité, demandèrent un jour de trêve, et l’éloignement de l’armée perse. Harpagus, tout en prévoyant