Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/78

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aux Cypriotes, aux Ciliciens et aux Égyptiens, alliés des Perses. Mais la discorde se glissa parmi les Ioniens ; et le jour de la bataille, irrités les uns contre les autres, on se soutint mal. Les Samiens et les Lesbiens désertèrent les premiers ; les Chiotes furent à peu près les seuls qui firent bien leur devoir ; mais ils étaient trop faibles. La défaite fut complète. Le chef courageux des Phocéens, Denys, dont l’énergie aurait pu sauver tout, si on l’eût écouté, n’eut d’autre parti à prendre que de s’enfuir sur les côtes de la Phénicie, et de là en Sicile, où il fit la course contre les Carthaginois et les Tyrrhènes.

Après la défaite de Ladé, Milet, assiégée par terre et par mer, résista vaillamment ; mais elle fut prise d’assaut après un siège meurtrier ; les guerriers furent massacrés ; les femmes et les enfants furent emmenés en esclavage et conduits, par ordre de Darius, près de l’embouchure du Tigre, tandis que les Perses occupaient la ville, avec la plaine où elle est située, et donnaient le reste du territoire, avec la montagne, aux Pédasiens de Carie. Athènes, qui avait abandonné Milet, fut profondément affligée de ses malheurs, avertissement de malheurs plus grands encore ; et un poète dramatique, Phrynichus, ayant osé mettre sur la scène ce lugubre épisode, tous les spectateurs fondirent en larmes ; le poète