Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/91

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Périclès ; et, animant ses concitoyens de tout son courage, il avait remporté le succès dont je viens de parler. Il paraît même, si l’on en croit Plutarque, citant Aristote, dans la vie de Périclès, que Mélissus avait vaincu Périclès lui-même dans une première lutte navale. Mais Thucydide, contemporain des faits, n’en dit rien ; et il est permis d’en douter. D’ailleurs, ce premier succès de Mélissus ne devait pas sauver sa patrie. Périclès, apprenant l’échec de son armée, était accouru en toute hâte. Mélissus était allé à sa rencontre ; mais il avait été vaincu en bataille rangée, peut-être aussi dans un autre combat de mer ; le blocus avait recommencé plus étroitement qu’auparavant. Samos, où sans doute Mélissus s’était renfermé, résista neuf mois encore ; Périclès aimait mieux la prendre lentement, même en y consacrant beaucoup de temps et de dépense, plutôt que de prodiguer le sang Athénien.

A bout de ressources, les Samiens se rendirent enfin. Périclès rasa leurs murailles, se fit livrer les vaisseaux, et exigea le paiement des frais de la guerre, qui se montaient, dit-on, à 1,000 talents ou 5 millions 500,000 francs de notre monnaie. Samos acquitta immédiatement une partie de cette somme alors immense, et prit pour le reste des engagements garantis par des otages. On ajoute même que Périclès se montra d’une inhumanité révoltante envers