Page:Aristote - Psychologie, trad Barthélemy Saint-Hilaire, 1847.djvu/101

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et n’admet les autres saveurs âcres et salées que comme une sorte d’assaisonnement pour rendre l’assimilation plus facile. Ainsi, pour les saveurs, l’amer et le doux sont ce que, dans les couleurs, sont le blanc et le noir. Ces saveurs primitives se combinent aussi dans diverses proportions pour former toutes les autres : les plus agréables sont celles où ces rapports sont numériquement réguliers ; et les saveurs pourraient être classées à peu près comme les couleurs. Des deux cotés, les espèces sont au nombre de sept. Il ne faudrait pas d’ailleurs pousser ces rapprochements trop loin, comme l’ont fait quelques naturalistes, entre autres Démocrite : ils ramènent toutes les sensations à des perceptions tactiles ; pour eux, le blanc est lisse, et le noir est rude ; mais c’est là tout confondre. Démocrite va plus loin encore, et il veut que les saveurs ne soient aussi que des espèces de figures ; mais alors il est impossible d’expliquer l’opposition des saveurs ; car la figure n’a pas de contraire ; et, de plus, les figures sont infinies, tandis que les saveurs ne le sont pas. Il y aurait bien à présenter encore d’autres considérations sur les saveurs ; mais cette étude doit être renvoyée à celle des Végétaux, qui sont la source principale des saveurs.