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XIV
PRÉFACE

les premières années de la vie. Ce qui en eux l’affaiblit encore, c’est l’agitation énorme causée par le développement que la nature leur impose, de même que chez les vieillards la mémoire s’oblitère par l’agitation tout opposée que produit le dépérissement qui les emporte.

Telle est la théorie de la mémoire et de la réminiscence. On le voit, tous les éléments en sont admirablement choisis ; les faits sur lesquels elle s’appuie sont parfaitement vrais ; et les psychologistes postérieurs n’ont pu que les répéter, soit qu’ils aient copié Aristote, soit qu’ils aient confirmé ses observations en les faisant eux-mêmes de nouveau.

Mais avant de montrer ce que la postérité a emprunté du philosophe, il est bon de rappeler d’abord ce que lui-même avait emprunté de ses devanciers. Aristote a l’habitude excellente de toujours présenter, avant ses propres idées, celles de ses prédécesseurs. Dans le Traité de l’Âme, dans la Politique, dans la Métaphysique, il a pris ce soin, beaucoup plus impartial et plus désintéressé que ses détracteurs ne l’ont supposé ; et c’est ainsi qu’il a contribué à fonder l’histoire de la philosophie, en prouvant par tant d’exemples combien elle est utile. Parmi les Opuscules, il en est un, le Traité de la Res-