Page:Aristote - Psychologie, trad Barthélemy Saint-Hilaire, 1847.djvu/210

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considère en elle-même, c’est une représentation de l’esprit, une image ; en tant qu’elle est relative à un autre objet, c’est comme une copie et un souvenir.

§ 8. Par conséquent aussi, quand le mouvement de cet objet a lieu, si c’est en tant qu’il est lui, l’âme le sent alors ainsi lui-même, comme lorsqu’une pensée intelligible ou une image se manifeste en elle et la traverse. Si, au contraire, c’est en tant que cet objet se rapporte à un autre, l’âme ne le voit que comme une copie, ainsi que dans le tableau où, sans avoir vu Coriscus en toute réalité, on le considère comme la copie de Coriscus. Mais il y a quelque différence dans cette contemplation que l’âme peut faire ; quand elle considère l’objet comme animal figuré, l’impression ne se présente alors à elle que comme une simple pensée, tandis que si l’âme considère, comme dans le second cas, qu’il n’est qu’une copie, cette impression devient pour elle un souvenir.

§ 9. Cela explique pourquoi nous ne savons pas toujours très précisément, quand des mouvements de ce genre se produisent dans notre