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Page:Aristote - Psychologie, trad Barthélemy Saint-Hilaire, 1847.djvu/60

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Si elle était juste, il faudrait qu’on eût un plus grand besoin de respirer quand il fait froid que dans la chaleur. « Or, c’est tout le contraire qui arrive…. Ce sont là des faits que nous sommes tous à même d’éprouver ; » et l’explication de Démocrite doit être rejetée au nom même de l’observation, (Id., ch. IV, § 7.) C’est encore au même titre qu’il faut repousser celle du Timée de Platon, qui suppose que la respiration est l’entrée de la chaleur en nous. « L’observation montre tout le contraire. L’air qu’on respire est chaud, celui qu’on inspire est froid ; quand ce dernier air est chaud, on ne le respire qu’avec peine ; et, en effet, par cela seul que l’air qui entre ne refroidit pas assez le corps, il faut tirer son haleine à plusieurs reprises. » (Id. ch. V, § 6.) Empédocle n’a pas été plus fidèle à l’observation des phénomènes, quand il a cru que la respiration principale se faisait par les narines. Loin de là, les narines ne sont qu’une partie très-secondaire de l’appareil entier. (Id., ch. VII, § 6 et suiv.) L’explication qu’il a donnée des deux mouvements de l’inspiration et de l’expiration n’est pas plus exacte ; et il ne l’aurait point hasardée, toute poétique qu’il a su la faire, s’il eût remarqué que, dans l’inspiration, le corps