fidèle interprète, en croyant imperturbablement aux causes finales. Aujourd’hui, la théorie des causes finales est fort décriée dans une partie du monde savant ; il est vrai qu’on en a souvent abusé, et qu’on a provoqué, par cet excès, une réaction, qui, au fond, est encore moins raisonnable. Sans doute, on doit se garder de la superstition ; mais ne voir dans la Nature que des lois sans législateur, des phénomènes sans cause et sans but, c’est descendre plus bas que la superstition elle-même. Sous prétexte de science scrupuleuse et positive, c’est abdiquer les plus nobles et les plus nécessaires facultés de l’esprit humain. Qu’on soit très sobre de recourir à l’intervention divine dans l’explication des faits que l’on constate, rien de mieux. Mais méconnaître l’action de l’intelligence dans l’ensemble de l’univers, c’est reculer au delà d’Anaxagore ; c’est remonter à quelques milliers d’années en arrière. On se flatte d’être en progrès ; mais, au vrai, on succombe simplement à une défaillance, ou l’on cède à des passions antireligieuses, non moins aveugles que les préjugés les plus vulgaires. Ailleurs, nous avons déjà réfuté ce fanatisme