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Page:Aristote - Traité de la génération des animaux - tome I.djvu/242

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esprits, se succédant à travers les âges, pour avancer toujours dans la même voie, et s’y diriger par la même règle. La méthode d’observation est tout aussi entière dans Aristote que dans Buffon, dans Cuvier, dans Dumas ; elle y est par une nécessité semblable, et elle y produit un résultat analogue. L’esprit humain ne peut pas plus se soustraire à cette loi dans l’Antiquité qu’il ne s’y soustrait de nos jours, parce qu’elle est dans la nature intime des choses, inéluctable, à toutes les époques et dans tous les lieux. Redisons-le encore une fois : la réalité ne change pas ; elle est là sous nos yeux comme elle était sous les yeux de nos devanciers ; elle restera pour nos successeurs ce qu’elle est pour nous. D’une autre part, quoi qu’en ait dit Bacon, il n’y a pas pour l’esprit de Novum Organum. De tout temps, l’homme a eu les facultés dont Dieu l’a doué, pour qu’il pût le comprendre, et l’adorer dans la contemplation de ses œuvres ; il n’aura jamais de facultés nouvelles. Il n’y a pas à refaire, ni à compléter son intelligence ; il n’y a qu’à l’employer de mieux en mieux. La main de l’ouvrier n’a pas une organisation