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Page:Aristote - Traité de la génération des animaux - tome I.djvu/245

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loin que l’Antiquité grecque, de qui nous sommes les fils. Nous laissons l’esprit asiatique dans les limbes où il est toujours resté, et d’où sans doute il ne sortira jamais. Soyons fiers, si nous le voulons, de nos lumières et de nos conquêtes ; mais aussi, sachons être modestes, non pas seulement pour nous faire une part équitable, mais encore pour nous rendre exactement compte de ce qu’est la science. Sachons dans quelles limites infranchissables elle se meut, bien que son domaine s’étende chaque jour, et qu’elle se flatte quelquefois de n’avoir pas de bornes.

Elle en a cependant ; et avec un peu de réflexion, il est facile de les apercevoir. Pascal, dans un langage dont la grandeur et la simplicité ne seront jamais dépassées, a montré la vraie place de l’homme entre les deux infinis, dont il est en quelque sorte le point de rencontre, parce qu’il est capable de les comprendre tous les deux, du moins en partie. Laissons à l’astronomie les espaces insondables des cieux et l’infini qui se perd dans ces abîmes ; mais l’infini de petitesse, que nous croyons pouvoir embrasser mieux, ne