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Page:Aristote - Traité de la génération des animaux - tome I.djvu/268

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et qu’on peut enlever aux plantes certaines parties qui repoussent. Il déclare ensuite que les vignes s’emportent et ont des pousses stériles, quand elles ont une nourriture surabondante ; « Elles font le bouc, » dit-il, employant un terme technique, qui se retrouve bien des fois dans Théophraste, (Histoire des Plantes, livre II, ch. VII, § 6, p. 30, ligne 39, édit. Firmin-Didot ; livre IV, ch. XIV, § 6, p. 83, lig. 14 ; Causes des Plantes, liv. I, ch. V, § 5, p. 170, lig. 5 ; même livre, ch. XVII, § 10, p. 186, lig. 43 ; et livre V, ch. IX, § 10, p. 277, lig. 53.)

Nous ne trouvons pas la ressemblance aussi frappante qu’on paraît le croire, et que nous aussi nous voudrions qu’elle le fût. Mais ce qui peut donner quelque valeur à cette conjecture, c’est que Théophraste avait fait, comme Aristote, un ouvrage sur la Génération des Animaux, et où sans doute, il s’écartait peu des théories de son maître. Diogène de Laërte cite ce livre, Biographie de Théophraste, p. 122, lig. 19, édit. de Firmin-Didot.

Dans le traité des Causes des Plantes, livre V, ch. III, § 1, p. 268, édit. Firmin-Didot, Théophraste revient sur ce phénomène d’une vigne portant des raisins noirs et blancs, ou successivement, ou à la fois. Il ne voit là rien d’extraordinaire ; et les devins eux-mêmes n’y trouvent plus rien de monstrueux, parce que le fait se reproduit assez souvent. Dans ce passage comme dans l’autre, le style de Théophraste est presque celui d’Aristote ; les expressions sont fort analogues ; et ces ressemblances peuvent être considérées comme une preuve de l’authenticité des ouvrages du maître et des ouvrages du disciple.