Pour tous les embryons, soit que les animaux nagent, soit qu’ils volent, soit qu’ils marchent, il y a également de légères membranes, qui les entourent pour les séparer et de la matrice et des liquides qui s’y forment. Dans les espèces où il ne se passe rien de pareil, ni dans ces liquides, ni dans ces membranes, il n’est pas possible non plus à l’embryon de se nourrir par aucun de ces moyens. Pour tous les ovipares, il est de toute évidence qu’ils prennent leur développement indépendamment de la matrice, puisqu’ils sont dehors.
§ 6[1]. L’accouplement est naturel entre les animaux de même espèce ; il peut même avoir lieu entre des animaux dont la nature est très voisine, sans que leur espèce soit néanmoins tout à fait identique. Mais alors, il faut qu’ils soient à peu près de même grosseur, et que les temps de gestation soient à peu près égaux. Ces accouplements sont rares chez les autres animaux ;
- ↑ L’accouplement est naturel… Ceci ne tient pas à ce qui précède, et il y a sans doute là quelque désordre dans le texte : mais les observations que présente Aristote n’en sont pas moins très intéressantes et très exactes. — De même espèce. C’est le cours régulier des choses. — Dont la nature est très voisine. Les exemples cités un peu plus bas montrent bien ce qu’Aristote entend par là. — De même grosseur… les temps de gestation… égaux. Ces conditions sont indispensables, puisque sans elles l’accouplement serait impossible. — Ces accouplements sont rares. Cette observation n’est pas moins : vraie que les précédentes. — Entre les chiens, les renards et les loups. Il est possible que ces accouplements soient spontanés ; mais des naturalistes curieux de ces études peuvent bien aussi les avoir provoqués, comme on le fait encore aujourd’hui, par manière d’expérience. — Les chiens Indiens… Voir sur cette espèce de chiens l’Histoire des Animaux, liv. VIII, ch. XXVII, § 11, où toutes les observations présentées ici le sont avec plus de détails, notamment en ce qui concerne les chiens Indiens, qui provenaient à la troisième génération d’un tigre et d’une chienne. Aristote rapporte d’ailleurs ces particularités d’après des traditions auxquelles il n’a pas l’air de croire beaucoup.