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Page:Aristote - Traité de la génération des animaux - tome II.djvu/57

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une action indispensable. § 4[1]. Car on a prétendu que les testicules attirent le sperme à eux en manière de ventouse, et qu’on l’y pousse par la respiration, comme s’il se pouvait que, sans ce violent effort, cette sécrétion particulière, et l’excrément de la nourriture liquide ou solide, se dirigeât ailleurs, parce que, dit-on, c’est en accumulant sa respiration qu’on expulse ces excréments divers. Cette condition est commune tous les cas où il faut déterminer quelque mouvement, parce que c’est en effet en retenant sa respiration qu’on se donne de la force. Même sans qu’il y ait besoin de cet effort, les excrétions sortent pendant qu’on dort, quand les lieux qui les reçoivent sont relâchés et pleins de leur sécrétion particulière. Cette théorie n’est pas plus raisonnable que si l’on allait croire que, dans les plantes, les semences sont poussées, par un souffle quelconque, vers les lieux où d’ordinaire elles portent leur fruit. § 5[2]. La cause de ce phénomène, c’est tout simplement, ainsi qu’on l’a dit, que, dans tous les animaux, il y a des organes faits pour recevoir les excrétions et les matières inutiles à

  1. On a prétendu. On peut croire qu’il s’agit ici de Démocrite ou d’Anaxagore. — De ventouse. C’est-à-dire, par une sorte d’aspiration qui produit le vide. — En accumulant sa respiration. Ou peut-être aussi : « En retenant ». — Quelque mouvement. Plus énergique qu’à l’ordinaire. — Même sans qu’il y ait besoin… C’est un cas pathologique plus ou moins grave, mais qui n’est plus dans l’ordre de la santé. — Sont relâchés. Les causes de ce phénomène sont bien celles qu’indique Aristote. — Pleins de leur sécrétion particulière. C’est souvent l’effet d’une continence excessive. — Dans les plantes. Ici le rapprochement entre les plantes et les animaux n’est pas très exact.
  2. Ainsi qu’on l’a dit. Voir plus haut, liv. I, ch. III, § 1. — Ce qu’on appelle les veines. Il semble que, dès le temps d’Aristote, le rôle des veines devait être assez généralement connu pour qu’il ne fût pas nécessaire de prendre ces formes de langage. — La grande veine et l’aorte. C’est la veine cave inférieure et l’aorte. — Viennent aboutir aux matrices. Ces descriptions anatomiques sont très insuffisantes ; il est à peine besoin de le faire remarquer. L’aorte sortie du ventricule gauche est thoracique et abdominale. Cette dernière est destinée au bassin et aux membres inférieurs. L’artère utérine en particulier se ramifie dans les parties génitales, matrice, ovaire, trompe, et produit les artères vaginales, qui sont en grand nombre. Ainsi, Aristote ne se trompe pas en disant d’une manière générale que de l’aorte viennent les vaisseaux de la matrice. — Écoulement sanguin ou hémorroïde. Il n’y a qu’un mot dans le texte.