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Page:Aristote - Traité de la génération des animaux - tome II.djvu/87

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avant de pousser des tiges. § 3[1]. Il est bien possible que les parties diverses des animaux se déterminent par le souffle qui les anime ; mais ce n’est pas certainement par celui de la mère, qui les produit, ni par celui de l’animal lui-même, comme le prétendent quelques naturalistes. C’est ce dont il est facile de se convaincre en observant les oiseaux, les poissons et les insectes ; car parmi ces êtres, les uns, séparés de la mère, sortent d’un œuf dans lequel ils reçoivent l’articulation de leurs membres ; d’autres ne respirent pas du tout ; et ils paraissent à l’état de larves ou à l’état d’œuf ; d’autres enfin qui respirent, et qui prennent et forment leurs organes dans la matrice, ne respirent pas cependant avant que le poumon n’ait reçu son complet développement. Le poumon lui-même s’organise

  1. Se déterminent par le souffle. Il est difficile de comprendre ce que l’auteur veut dire par là. MM. Aubert et Wimmer soupçonnent que le mot de Souffle pourrait bien avoir ici quelque sens mystérieux ; c’est peu probable ; et rien dans les théories d’Aristote n’autorise cette hypothèse. Sans doute, l’auteur pouvait s’expliquer plus clairement ; mais on ne peut pas lui attribuer une doctrine secrète, dont il y aurait ici quelque fragment obscur ; voir plus bas, § 5. — Qui les anime. J’ai ajouté ces mots. — Par celui de l’animal lui-même. C’est cependant la seule alternative qui subsiste, après que la première a été repoussée. Il est à croire que ce passage présente quelque altération. — Quelques naturalistes. Voir au chapitre précédent, § 8. — En observant les oiseaux… Ici, comme dans une foule d’autres passages, Aristote a recours à l’observation attentive des faits, pour fonder et justifier ses explications. — Les uns, séparés de la mère. Par exemple, les oiseaux domestiques et particulièrement les gallinacés. — Ils reçoivent l’articulation de leurs membres. Sans que la mère y soit désormais pour rien, comme le poussin des poules. — Ou à l’état d’œuf. Par exemple, les œufs de poissons, sortis du sein de la mère et fécondés par la laite que répand le mâle. — Avant que le poumon… Le poumon ne se forme qu’assez tard dans le développement du fœtus ; et avant qu’il ne soit formé, le fœtus a une circulation et une respiration particulière très compliquée. La vie fœtale a ses conditions propres, que la science, même de nos jours, ne s’explique pas encore complètement. — Ne puisse respirer. Sous-entendu : « l’air du dehors ». Voir, pour ces détails anatomiques, le Traité élémentaire de physiologie humaine de M. Béclard, pp. 1173 et suiv., 6e édition.