Page:Aristote - Traité du ciel, trad Saint-Hilaire, 1866.djvu/121

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en ajouter une autre non moins précieuse. Elle apprend à l’homme à se mieux connaître, en même temps qu’il connaît davantage ses rapports avec tout ce qui est infini et éternel. Ce n’est pas l’astronomie sans doute qui lui donne le secret de sa destinée ; mais elle lui montre tout ensemble sa petitesse imperceptible, et sa grandeur sans égale parmi les créatures. Elle lui fait sentir, par des mouvements contraires, combien il est loin de Dieu, et combien il est au-dessus de tout ce qui l’environne. Ce sont bien là les deux abîmes qui épouvantaient le génie troublé de Pascal, et qui peuvent en effet nous causer le vertige. Mais l’harmonie éternelle des mondes et la stabilité immuable de leurs lois sont faites pour nous rassurer. Celui qui a fait tout cela et qui le maintient, peut d’autant moins abandonner l’homme que l’homme est le seul être à qui il a permis de le comprendre et de l’adorer. L’homme peut s’en remettre à sa puissance, à sa justice. et à sa bonté.

Laplace, en achevant l’exposition du système du monde, s’exprime ainsi : « Le plus grand service • de l’astronomie, c’est d’avoir dissipé les craintes et détruit les erreurs nées de l’ignorance de nos vrais rapports avec la nature. » On peut être en ceci d’accord avec lui, sans croire beaucoup aux craintes que le spectacle du ciel aurait jadis inspi- CXVI