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Page:Aristote - Traité du ciel, trad Saint-Hilaire, 1866.djvu/23

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la terre, Aristote ne donne cette opinion que pour une hypothèse sur laquelle il se propose de revenir, sans doute pour la démontrer. Cette réserve, très louable, doit être appréciée. Peut-être qu’Aristote était ébranlé par ces autres théories, d’ailleurs fort incertaines, qui tendaient dès lors à prêter à notre globe un mouvement comme au reste des astres ; peut-être aussi était-il averti par l’instinct de son propre génie. Il est vrai qu’après avoir avancé assez timidement cette hypothèse, il en a fait ensuite la base de tout un système, adopté jusqu’au temps de Copernic ; mais toujours est-il certain qu’il a eu sur ce point une hésitation qui ne laisse pas de lui faire honneur, et dont, en général, on ne se souvient pas assez, quand on lui reproche ses erreurs, qui ne sont que trop positives.

La terre étant nécessaire pour point de repos et centre du monde, le feu ne l’est pas moins qu’elle. La terre représente la pesanteur ; le feu représente la légèreté. Entre ces éléments extrêmes, se placent les deux éléments intermédiaires, l’air et l’eau, de poids divers l’un et l’autre, mais tous deux plus lourds que le feu et plus légers que la terre. Le ciel, qui est animé d’un mouvement circulaire, est évidemment sphérique, parce que la sphère est le premier des solides, de même que le cercle est la première des surfaces, la sphère et le cercle pouvant