grand. Cependant il semblerait tout naturel de supposer que le corps primitif ayant une révolution unique, le corps qui en est le plus proche devrait avoir aussi le moins de mouvements possibles après lui, c’est-à-dire deux mouvements ; le suivant en devrait avoir trois, et ainsi de suite, selon telle autre série analogue. Mais dans l’état actuel des choses, il en est tout le contraire ; et par exemple, le soleil et la lune ont moins de mouvements que quelques-uns des astres errants. [292b] Cependant il y a des astres qui, comparativement au soleil et à la lune, sont plus loin du centre, et sont plus rapprochés du corps primitif. Il en est même pour lesquels on peut s’en convaincre à la simple vue. Ainsi, nous avons nous-mêmes observé que la lune, étant à moitié pleine, est entrée dans l’astre de Mars ; et cet astre après avoir été caché par la partie obscure de la lune, en est sorti par le côté éclatant et lumineux. C’est là précisément aussi ce qu’attestent, pour bien d’autres astres, les Égyptiens et les Babyloniens, qui ont fait les plus minutieuses études
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