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Page:Aristote - Traité du ciel, trad Saint-Hilaire, 1866.djvu/351

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corps avec des surfaces. Le point étant supposé indivisible ne peut pu plus être dense ou rare qu’il ne peut être lourd ou léger ; et cependant les corps naturels sont rares ou denses, de même qu’ils sont légers ou lourds.

Il contient davantage sous un même volume, et par conséquent, il est divisible.

Et l’on suppose que le point est indivisible, conclusion analogue à celle du § précédent.</ref>. D’un autre côté, si le lourd est dense, le léger dès lors doit être rare, et le dense diffère du rare, en ce qu’il contient davantage sous un même volume. Si donc le point est lourd et léger, il faut aussi qu’il soit, en outre, dense et rare ; or, le dense est divisible, et l’on suppose que le point est indivisible.

§ 11[1]. Mais si tout corps pesant doit être nécessairement dur ou mou, on peut plus facilement encore tirer de là une nouvelle impossibilité, contre la théorie que nous combattons. Ainsi, un corps mou est celui qui peut rentrer et céder sur lui-même ; le corps pesant et dur, est celui qui ne cède pas ; or ce qui cède est divisible.

§ 12[2]. Il ne peut pas y avoir davantage de poids formé par des choses qui sont sans poids quelconque. En effet, quelle quantité de ces éléments faudra-t-il pour former un poids ? De quelle espèce les faudra-t-il ? Comment répondre à ces questions, si l’on ne veut pas se jeter dans les rêveries ? Si tout poids plus fort est plus lourd que tel

  1. Mais si tout corps pesant, troisième argument. — Plus facilement encore, on ne voit pas que cette objection soit plus péremptoire que celles qui précèdent. — Contre la théorie que nous combattons, j’ai ajouté ces mots qui m’ont paru indispensables pour compléter la pensée. — Rentrer et céder, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Or ce qui cède est divisible, et comme le point est supposé indivisible, il ne peut être ni dur ni mou, pas plus qu’il ne peut être dense ou rare, grand ou petit.
  2. Il ne peut pas y avoir davantage, ceci est en partie la répétition de ce qui a été dit plus haut, au § 8. — Qui sont sans poids quelconque, comme les points mathématiques. — Se jeter dans les rêveries, Aristote sent lui-même que toutes ces théories sont bien subtiles. — Qu’on y ajoute, ceci n’est pas dans le texte. — Chacune des choses qui sont sans parties, c’est-à-dire les points, qu’on suppose indivisibles. — Prises à part, j’ai ajouté ces mots, pour que la pensée fût plus précise. — Que celui de l’autre corps qui a déjà un poids, le texte n’est pas aussi formel ; mais le sens ne peut être douteux. — Aura aussi de la pesanteur, ce qui est contre l’hypothèse, puisque le point étant indivisible doit être aussi sans pesanteur.