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Page:Aristote - Traité du ciel, trad Saint-Hilaire, 1866.djvu/364

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évident que tout corps doit avoir un certain poids, ou une légèreté déterminée.

§ 11[1]. La nature d’un corps, c’est le principe du mouvement qu’il a en lui-même ; et la force qui le meut, c’est le principe qui est dans un autre corps, en tant que ce corps est autre. Mais comme tout mouvement est ou naturel ou forcé, le mouvement naturel de la pierre, par exemple, qui est d’aller en bas, sera rendu plus rapide par la force impulsive ; et ce sera cette force même qui produira toute seule le mouvement contre nature. Le mouvement d’ailleurs emploie, dans les deux cas, l’air comme un instrument indispensable ; car l’air est, par sa nature, à la fois lourd et léger. Ainsi, l’air produira le mouvement en haut, en tant qu’il est léger, lorsqu’il est poussé et qu’il reçoit son principe d’action de la force impulsive ; et l’air produira aussi le mouvement en bas, en tant qu’il est lourd. On dirait qu’en effet la force motrice ajoute à l’un

  1. C’est le principe du mouvement qu’il a en lui-même, voir la Physique, livre II, ch. 1, § 4, p. 2 de ma traduction. — Et la force qui le meut, le texte dit précisément : « la puissance. » Mais c’est ici la force qui meut le corps contre sa nature, et lui imprime un mouvement différent. Seulement le texte n’est pas assez explicite, et l’expression dont il se sert a d’ordinaire un autre sens pour le Péripatétisme ; voir une remarque analogue, Météorologie, livre IV, ch. 1, § 5, note, p. 275 de ma traduction. — C’est le principe, le texte n’est pas aussi formel. — Par la force impulsive, j’ai ajouté ce dernier mot. La force impulsive s’entend de la force étrangère au corps, qui accélère son mouvement naturel, ou qui lui imprime un mouvement contre nature. — Le mouvement d’ailleurs, l’expression du texte est tout à fait indéterminée ; mais il s’agit évidemment du mouvement, soit naturel soit forcé. — Dans les deux cas, soit pour le mouvement contre nature, soit pour le mouvement naturel. — Comme un instrument, nous dirions plutôt : « un intermédiaire. » — À la fois lourd et léger, lourd par rapport au feu, et léger par rapport à l’eau et à la terre. Sur l’action de l’air dans le mouvement des corps, voir la Physique, livre VIII, ch. 15, § 13, p. 563 de ma traduction. — Poursuit sa course, cette question a été discutée spécialement dans le même passage de la Physique. — De mouvement forcé, on ne voit pas clairement que l’air soit aussi nécessaire que le dit Aristote, au mouvement, soit forcé soit naturel. — En le poussant par derrière, j’ai dû paraphraser un peu le texte.