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Page:Aristote - Traité du ciel, trad Saint-Hilaire, 1866.djvu/370

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CHAPITRE IV.}}

Du nombre des éléments ; il ne peut être infini ; démonstration de ce principe. Erreur d’Anaxagore et de ses disciples. Erreurs diverses d’Empédocle, de Leucippe et de Démocrite ; les différences des corps sont limitées en nombre, et les éléments doivent l’être comme elles. La théorie des atomes est en contradiction avec les mathématiques ; le nombre des formes du corps est limité ; celui des éléments doit l’être également ; le nombre des mouvements est limité aussi ; celui des éléments doit l’être de même.

§ 1[1]. Une suite de ce qui précède, ce sera de rechercher si les éléments sont en nombre fini ou infini, et, si l’on trouve qu’ils sont en nombre fini, de savoir combien ils sont. Il faut donc s’assurer tout d’abord qu’ils ne sont pas infinis en nombre, comme quelques philosophes font pensé, et, en premier lieu, les philosophes qui, comme Anaxagore, font de tous les corps à parties similaires, ou homoeoméries, des éléments véritables. Pas un des philosophes qui acceptent cette théorie, ne conçoit bien ce que c’est que l’élément. En effet, nous pouvons observer qu’une foule de corps, même parmi les mixtes, se divisent en parties similaires, par exemple, la chair et l’os, les bois et la pierre. Par conséquent, si le composé ne peut pas être élément, il s’ensuit qu’aucun corps à parties similaires ne sera non plus élément, mais que l’élément sera seulement ce qui

  1. Une suite de ce qui précède, voir plus haut, ch. 3, § 2. — Comme Anaxagore, voir ibid., § 4. — Ce que c’est que l’élément, d’après la définition qui en a été donnée plus haut, ch. 3, à la fin du § 2. — Ainsi qu’on vient de le dire, id. ibid.