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Page:Aristote - Traité du ciel, trad Saint-Hilaire, 1866.djvu/379

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 V. Cousin. Il faut se rappeler qu’en grec le mot de Pyramide a la même racine que le mot de feu. Il y a donc ici comme une sorte de jeu de mots, que je n’ai pu rendre dans ma traduction.

Plus naïve encore, ce pourrait bien être Platon, qui serait ainsi critiqué.</ref>. Il est vrai que les philosophes qui prennent le feu pour élément unique, évitent cette erreur ; mais ils en commettent d’autres qui ne sont pas moins graves. Les uns, d’abord, confèrent au feu une forme qui lui serait propre ; et, par exemple, ce sont ceux qui prétendent que cette forme est une pyramide. Parmi eux, d’autres, faisant une supposition plus naïve encore, prétendent que la pyramide est la plus incisive des figures, de même que le feu est le plus incisif parmi les éléments. § 4[1]. D’autres ajoutent des détails plus élégants à cette théorie, et ils soutiennent que tous les corps se forment de l’élément le plus ténu et le plus léger. Selon eux, les formes des solides se composent de pyramides. Par conséquent, le feu étant le plus ténu des corps, et la pyramide étant la figure la moins complexe et la figure primitive, et de plus, la première figure appartenant au corps premier, ils en concluent que le feu doit être une pyramide.

§ 5[2]. D’autres, sans dire un mot de la forme, se bornent à faire du premier élément le plus ténu des corps ; et ils prétendent que c’est par la condensation de cet élément

  1. D’autres ajoutent, Simplicius ne dit pas à qui il est fait allusion dans ce passage. — Ils en concluent, l’expression du texte n’est pas aussi explicite ; mais le sens est évident ; et c’est une opinion qu’Aristote prête aux philosophes qu’il réfute. — Doit être une pyramide, c’était là le système des Pythagoriciens ; mais ils ne faisaient pas du feu l’élément de tous les corps.
  2. Par la condensation, ou « l’accumulation. » — Comme on forme un morceau d’or, j’ai paraphrasé le texte plutôt que je ne l’ai traduit ; mais le sens que je donne est emprunté au commentaire de Simplicius. — Qu’on opposait, plus haut, voir plus haut, ch. 4, §§ 6 et 7. — À cette hypothèse, qui admet l’existence des atomes.