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Page:Aristote - Traité du ciel, trad Saint-Hilaire, 1866.djvu/388

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conséquences de cette théorie n’en seraient pas moins insoutenables. Une même grandeur, en se réduisant par la pression qu’elle subit, ne doit pas évidemment acquérir plus de poids ; or, il faut soutenir que cela est cependant, quand on prétend, comme eux, que l’eau sort et se sépare de l’air, où elle existait préalablement, puisque l’eau, quand elle est sortie de l’air, est plus lourde que lui. § 3[1]. De plus, quand les corps sont mélangés simplement entr’eux, il n’est pas nécessaire que l’un des deux, qui vient à se séparer, tienne toujours plus de place qu’auparavant ; mais quand l’air naît et sort de l’eau, il occupe plus d’espace, parce que le corps qui a les parties les plus ténues tient le plus de place. C’est ce qu’on peut bien voir, avec pleine évidence, dans le passage d’un des éléments à un autre. Ainsi, lorsque le liquide vient à se vaporiser et à se changer en air, les vases qui contiennent les volumes de ces éléments se brisent,

  1. De plus, autre argument contre la théorie de Démocrite et d’Empédocle. — Simplement, j’ai ajouté ce mot. — Entr’eux, il faut ajouter ici quelque chose pour que la pensée soit complète : « Ainsi que le soutiennent Empédocle et Démocrite », qui admettent que les éléments viennent les uns des autres par simple séparation. — Il n’est pas nécessaire, « comme on le prétend, » sous-entendu. — Naît et sort de l’eau, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Dans le passage d’un des éléments à un autre, l’eau se vaporisant, comme dans l’exemple qui suit, ou la glace fondant et passant à l’état liquide. — À se vaporiser, par la chaleur du feu. — Se brisent, cet effet est produit par la glace fondante plus ordinairement encore que par la vapeur. — S’il n’y a pas du tout de vide, c’est là aussi l’opinion que soutient Aristote ; voir la Physique, livre IV, ch. 8, p. 184 et suiv. de ma traduction. — S’il y a du vide, comme le soutient Démocrite. — Plus de place qu’auparavant, parce que le corps en se dilatant aurait tout d’abord rempli ce vide.