Aller au contenu

Page:Aristote - Traité du ciel, trad Saint-Hilaire, 1866.djvu/401

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sont en défaut. Cependant, ou il convenait de représenter par des figures toutes les propriétés des éléments, ou il ne fallait en représenter aucune. § 12[1]. Quelques autres philosophes, en cherchant à définir la puissance du froid, se sont contredits eux-mêmes. Ainsi, ils prétendent que le froid est ce qui a de grosses parties, parce qu’il produit une compression, et qu’il ne peut passer au travers des pores. Par suite, le chaud serait évidemment aussi ce qui peut passer par les pores, c’est-à-dire ce qui a des parties ténues. Mais alors c’est par la grandeur et la petitesse, et non plus par les figures, que le chaud et le froid diffèrent entre eux. Ajoutez que, si les pyramides sont inégales, les grandes ne seront plus du feu ; ce ne sera plus la figure qui sera cause que le feu brûle, et elle causera tout le contraire.

On voit donc, d’après ce qui précède, que les éléments ne diffèrent pas par leurs figures.

§ 13[2]. Les différences principales des corps sont celles qui résultent des modifications qu’ils subissent, des actes qu’ils peuvent produire et de leurs propriétés ; car, selon nous, ces trois caractères : actes, modifications et propriétés

  1. Quelques autres philosophes, quinzième et dernier argument, pour démontrer que les éléments n’ont pas des figures différentes. — Se sont contredits eux-mêmes, ceci même semble contredire l’assertion émise dans le § précédent : « tous nos philosophes. » — Ce qui a de grosses parties, ou bien : « de grosses molécules. » — Des pores, des substances que la chaleur traverse. — Des parties ténues, ou bien : « de petites molécules. » — Les pyramides, que l’on prend pour la figure du feu. — Elle causera tout le contraire, c’est-à-dire qu’elle produira le froid au lieu de la chaleur. — On voit donc, conclusion de toute cette longue discussion.
  2. Ces trois caractères, le texte est moins précis. — Qu’il faut d’abord parler, le livre suivant ne sera guère consacré qu’à la question de la pesanteur.