Aller au contenu

Page:Aristote - Traité du ciel, trad Saint-Hilaire, 1866.djvu/434

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

que ces corps se dirigent vers le centre. Quant à savoir si c’est vers le centre de la terre ou vers le centre du monde, qui se confondrait avec lui, qu’ils se dirigent, c’est une autre question.

§ 9[1]. Puis donc que tout corps qui reste au-dessous des autres se porte vers le centre, il faut nécessairement aussi que le corps qui se tient à la surface de tous les autres corps, soit porté vers l’extrémité de la région dans laquelle ils font leurs mouvements ; car le centre est le contraire de l’extrémité, de même que le corps qui reste au-dessous des autres est le contraire de celui qui se tient à la surface. Voilà comment on peut fort bien concevoir que le pesant et le léger sont deux choses tout à fait distinctes ; car les lieux qu’ils occupent sont deux aussi, à savoir, le centre et l’extrémité. Il y a de plus entr’eux quelque chose d’intermédiaire, qui peut être dit indifféremment l’un ou l’autre, relativement à tous deux ; car le lieu intermédiaire est en quelque sorte une extrémité et un centre à l’égard de tous les deux ; et c’est là ce qui fait qu’il y a en outre quelqu’autre chose de lourd et de léger, comme le sont l’eau et l’air.

  1. Qui reste au-dessous des autres, à cause de sa pesanteur. — Se porte vers le centre, où il est entraîné par son propre poids. — Vers l’extrémité, qui est l’opposé du centre, et qui est limitée comme le centre. — Le contraire de l’extrémité, « supérieure « sous-entendu ; car le centre lui-même est une extrémité, puisqu’il est aussi une limite. — Entr’eux, soit entre le lourd et le léger, soit entre le centre et l’extrémité. J’ai conservé dans ma traduction l’équivoque qui est dans le texte. — Indifféremment dit l’un ou l’autre, voir la Physique, livre V, ch. 1, § 12, p. 280 de ma traduction. — C’est là ce qui fait, la raison ne doit pas paraître très concluante. — L’eau et l’air, c’est-à-dire que l’eau est légère par rapport à la terre, et lourde par rapport à l’air et au feu ; de même que l’air est léger par rapport à l’eau, et lourd par rapport au feu. De là, la subordination des quatre éléments ; voir plus loin le début du chapitre suivant, et dans la Météorologie, livre I, ch. 3, p. 7 et suiv. de ma traduction.